Conférence Arts et cloitre par visioconférence samedi 5 décembre 2020 de 16h30 à 17h45- 18h

Voici une bonne nouvellela conférence qui aurait dû se tenir le 10 octobre dernier et que nous avions finalement annulée aura lieu samedi prochain 5 décembre de 16h30 à 17h45 environs par visio-conférence sur la plateforme Zoom. Nous pourrons retrouver Sylvie Bethmont en direct, non pas au caveau de la Chartreuse, mais chacun derrière son écran dans son salon ou son bureau, inaugurant ainsi une nouvelle manière de nous réunir (qui espérons-le ne sera que provisoire) en ces temps de pandémie et de restrictions sanitaires.

Si vous souhaitez vous joindre à cette visioconférence, faites vous connaître par courriel à l’adresse suivante: artsetcloitre@orange.fr

Découvrir la lumière des confins. Paysages du Grand Nord dans les oeuvres de W. Turner, Friedrich, J.C. Dahl et P. Balke

par Sylvie Bethmont, professeur à l’école cathédrale de Paris, Collège des Bernardins.

Peder Balke,Nort Cape, 1845, Musée d’art de Tromsø

Beautés de la Nature, lumières et aurores boréales … 

Peder Balke (1804-1887) peintre norvégien a eu une œuvre singulière que cette  conférence aimerait vous faire découvrir . Il a fréquenté Johan Christian Dahl et Caspar David Friedrich. Tous trois, comme William Turner, ont en commun la recherche du sublime à travers des tableaux, qui ne reproduisent pas une nature qui semble s’offrir au-delà de tout ce qui a été vu, mais transcrivent l’émotion qu’elle procure. Premier peintre norvégien à voyager au pôle Nord (dans la partie la plus septentrionale de l’Europe, le Finnmark), il en revient avec des esquisses, dont un bon nombre, achetées par Louis Philippe, sont conservées au musée du Louvre. Ce sont des notes de voyage, où la montagne, jointe à la mer, sont sculptées par une lumière jamais vue.

Dans ces régions du nord, « la beauté de la nature joue le premier rôle » écrit Balke. Alors comment transcrire ces étranges aurores boréales ou le soleil de minuit ? 

Balke invente une manière de peindre, si libre qu’elle ne sera pas vraiment reçue par ses contemporains. Mais ses œuvres, aux confins de la figuration, donneront un souffle aux travaux d’artistes du XXe siècle comme Per Kirkeby pour qui le dessin chez Balke est « un mouvement taillé dans la couleur ». 

 A l’époque de Balke les neiges du grand Nord pouvaient être qualifiées « d’éternelles ». À présent, en ce début de XXIe siècle, nous en connaissons la fragilité, et comme bien d’autres après lui, ce peintre nous a laissé les traces de leur inestimable beauté.