Deux maîtres du clair-obscur au caveau

Samedi, au caveau de la Chartreuse, l’association Arts et cloître a consacré une conférence aux peintres Le Caravage et Georges de La Tour. Le passionnant exposé était mené par la présidente Laurence Levard, devant un public nombreux et attentif.

Georges_de_La_Tour_016_arts_et_ cloitreAprès l’accueil de Marie-Antoinette Burger, la présidente Laurence Levard a entamé sa conférence intitulée : « Entre ténèbres et lumière, sacré et profane, cri et silence, deux maîtres du clair-obscur : l’italien Le Caravage et le lorrain Georges de La Tour ».
La conférencière a exposé les éléments qui rapprochent et ceux qui différencient ces deux artistes. Le Caravage est un peintre doué mais querelleur et même meurtrier. Cependant, il va marquer son époque au point que tous les peintres du XVIIe siècle, sauf Poussin et Claude Lorrain, vont lui être redevables.

Une attitude spirituelle issue de la Contre-Réforme

Rome est à la fois le centre d’accueil et de diffusion du caravagisme. Plus encore qu’une nouvelle manière de peindre utilisant le clair-obscur, le caravagisme correspond à une attitude spirituelle issue de la Contre-Réforme, avec des exemples pris dans la vie quotidienne. Georges de La Tour y participe aussi à sa manière. Lorrain et peintre du roi Louis XIII, il connaît un grand succès avant de tomber dans l’oubli et d’être redécouvert.
Son monde est celui de la contemplation et du geste à l’arrêt, du silence et de la solitude. Il retient en haleine et fascine. L’analyse des œuvres des deux peintres constitue la partie la plus passionnante, avec la présentation d’une vingtaine de tableaux remarquables. Laurence Levard a expliqué son choix : « Ce sont deux peintres étonnants par la qualité et l’invention de leurs compositions. Leurs œuvres ont marqué fortement notre imaginaire artistique européen et sont dans toutes les mémoires.

Sens du détail et de la réalité

L’utilisation du clair-obscur n’est pas étrangère à ce succès ainsi que leur sens du détail et de la réalité.
Ils amènent tous deux de la nouveauté dans leur manière de peindre et de faire réfléchir ou méditer le spectateur dans une période très marquée spirituellement par la reconquête de l’Église catholique (face au protestantisme et à la situation d’incurie de l’Église catholique), la Contre-Réforme. »
Au cours de ses études, la conférencière a travaillé sur le XVIIe siècle, une période complexe qu’elle apprécie tout particulièrement.

B.Rie.

Article paru dans les D.N.A. du 06/05/2015.