La sixième conférence des Arts et Cloître tenue dernièrement au caveau de la Chartreuse, était consacrée à la figure de Claudio Monteverdi (1567-1643) et à son œuvre majeure, brillamment analysée et expliquée par Hélène Décis-Lartigau.
La musicologue est déjà une habituée de la Chartreuse alors qu’elle sillonne par ailleurs toute l’Europe et surtout ses hauts lieux de culture. Le public des connaisseurs et des étudiants auquel s’adressent ses analyses vient habituellement nombreux, en quête du savoir et de l’enchantement qu’elles suscitent infailliblement.
Il en était de même ce sixième samedi de la saison, vibrant pendant presque deux heures de la fanfare initiale de Monteverdi (connue également de l’ouverture de son Orphéo ) et de ses trouvailles musicales et poétiques. D’ingénieuses façons de représenter les paroles pieuses d’une beauté inouïe et dont la conférencière donnait ses propres traductions ainsi qu’une nouvelle formule musicale tant dans l’écriture que dans l’effectif orchestral, ont fait des Vêpres un joyau baroque qu’on admire sans cesse depuis 1610.
Émerveillés
Le discours d’Hélène Décis-Lartigau, a priori musicologique, est un d’une grande richesse, orné d’extraits sonores divins et marqué par la simplicité et l’absence des barrières académiques.
Après avoir ponctué les originalités de la partition et les avoir placées dans leur contexte historique, elle les illustrait avec des enregistrements choisis parmi les plus intéressants du marché. Ainsi l’introduction de l’orchestre dans l’office religieux, les voix des femmes opposées aux soli des hommes et la spatialité mise à l’œuvre par Monteverdi à la San Marco de Venise, sont une représentation concise mais très belle et destinée à la vulgarisation de ce savoir, pas forcement hermétique.
Article paru dans les D.N.A. du 07/04/2015.