Le parfum, c’est divin ! Traces du sacré à travers un itinéraire biblique :  images, textes et odeurs 

 

Venus du bout du monde, de l’Inde, de la Chine et de la péninsule arabique, les substances parfumées, dès l’Antiquité, jouent un rôle important dans la vie des peuples de la méditerranée. La pratique cultuelle de ces peuples, Egyptiens, Mésopotamiens, Hébreux, fait une large place aux parfums que ce soit pour honorer la divinité ou pour embaumer les morts.

Brûle-parfum, Mali, XXIe sc, @ Sylvie Bethmont

L’Ancien Testament, nous dit que Dieu lui-même donne la « recette » du parfum qui lui est réservé (Ex 20, 22). Ce que rappelle le livre de la Sagesse : « Comme le cinnamome et l’acanthe aromatique j’ai donné mon parfum, comme une myrrhe précieuse j’ai exhalé mes senteurs, comme le galbanum, l’ambre et le storax, comme un nuage d’encens dans la tente de la Rencontre » (Si 24,15). Le livre Cantique des cantiques chante l’amour en évoquant les plus précieux parfums.

Jésus, de sa naissance à sa mort sera environné de parfums, ceux des cadeaux des Mages (myrrhe et encens) auxquels répondent les offrandes parfumées des femmes -de l’onction de Béthanie (Jn 12) jusqu’à la porte du tombeau. Mais son corps glorieux ne sera pas embaumé car le Vivant ne peut être saisi par la mort fétide.

Saint Paul nous dit que « nous sommes la bonne odeur du Christ ». Autant de traces du sacré dans nos pratiques et dans nos vies que le parfum donne à saisir. Volatil ou entêtant, générateur de souvenirs et d’émotion, le parfum rend présent ce que nous ne pouvons voir. Cette conférence, fit une large place à la Bible, aux images …et aux substances parfumées que nous pourrons humer (myrrhe, encens, épices, fleurs…)

La conférence fut donnée par  Sylvie Bethmont, historienne de l’art et enseignante aux Bernardins  samedi 9 décembre 2023 au caveau de la chartreuse de Molsheim.