Un atelier d’ikebana, art floral japonais, organisé par Arts et cloître, a eu lieu dernièrement à la Chartreuse de Molsheim. Retour sur cette expérience.
L’atelier était animé par sœur Sabine, franciscaine, formée à l’ikebana en Allemagne et diplômée des écoles Kiku School et Sogetsu Tokio.
Le mot ikebana est composé d’« ikeru », qui veut dire « vivre », et de « hana », la « fleur ». Cet art de faire vivre les fleurs constitue un chemin qui relie l’Homme de la Terre au ciel. À l’origine, il y eut un terrible tsunami au VIIème siècle, qui provoqua chez les moines japonais la nécessité de se rapprocher de la nature, à travers à la fois la technique et la beauté.
Au fil des siècles, différents styles de bouquet sont nés. Le maître Ikébono Senkei formule les règles du premier arrangement floral, nommé rikka au XVème siècle. En 1688, est inventé le shoka, puis le seika, plus incliné. Au XIXeme siècle, naissent le Moribana et le nageire. Plusieurs écoles d’art floral peuvent être citées pour l’ikebana : ikenobo, sogetsu et Ohara (la plus pratiquée en France).
La Terre, l’Homme, le ciel
Pour certaines, cet art floral était une découverte, pour d’autres, une pratique connue. Mais toutes ont apprécié le côté artistique et spirituel de la démarche. « On a réussi à faire quelque chose alors qu’on ne savait rien faire », dit l’une d’entre elles.
La sœur fut très pédagogue dans une ambiance harmonieuse. Il fallait d’abord comprendre les trois éléments essentiels de chaque bouquet : la Terre, l’Homme et le ciel. Et ensuite apprendre que le vide est primordial, comme la respiration dans une vie.
Il faut aussi simplifier les choses et aller à l’essentiel. Le calme de la Chartreuse était nécessaire pour bien travailler, avec en bruit de fond la fontaine ou le son du bol tibétain. Trois sortes de bouquets ont été expérimentées.
Ce jour-là, « on a donné de soi et on a aussi offert nos compositions à la vue des visiteurs de la Chartreuse, venus nombreux », se félicitait une participante. « Un grand bien-être nous a envahis », ajoute une autre. Et d’autres encore de réclamer d’autres ateliers sur ce thème-là…
L.L.
Article paru dans les D.N.A. du 11/10/2018