Un art pour se ressourcer

Un atelier de calligraphie organisé par Arts et cloître a permis de conjuguer plaisir, découverte et approfondissement en réunissant tous les âges. Une heureuse initiative, autour d’un art du patrimoine qui vaut le détour.

De 12 à 85 ans, hommes et femmes, tous et toutes se sont pliés à l’exercice de la plume avec enthousiasme. Certains débutaient, d’autres étaient plus avancés dans leur connaissance de l’onciale.

L’alphabet oncial a permis de sauvegarder la culture classique par le biais des monastères en transmettant livres et dogmes. Il s’impose dès le IV e siècle comme l’écriture de prédilection des ouvrages de luxe et des textes sacrés jusqu’au XII e siècle. Les Chartreux avaient une bibliothèque réputée et étaient astreints au travail manuel comme le voulait la règle. Pas un bruit.

Le but était de découvrir ou de retrouver les gestes que le moine chartreux avait effectués au monastère de Molsheim durant près de deux siècles (1598-1792). Que ce soit le contenu ou la méditation procurés par la technique de la calligraphie, tous ont mis en avant le fait qu’ils se faisaient plaisir. « Cela m’apporte une paix incroyable, l’ambiance est feutrée, l’accueil chaleureux, ce qui permet de bien travailler », a expliqué l’une des participantes. « C’est très calme, on progresse à son rythme », a ajouté une autre. « J’en avais déjà fait tout seul chez moi, j’ai le temps de me perfectionner durant ma retraite », mentionne un dernier. Un quatrième, féru de généalogies et de recherches historiques, lit le fraktur (ancien allemand du Moyen-Âge) et souhaiterait pouvoir en apprendre la graphie. Enfin, le point commun à tous, c’est de ne plus être fatigué et d’avoir chassé tout stress. Un conseil d’ancien : « Il faudrait proposer aux jeunes de faire de la calligraphie, ils seraient plus calmes et ne traîneraient plus dans les rues, il y aurait moins de délinquance », conclut-il malicieusement.

L.L

Article paru dans les DNA du 12 février 2011.